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HISTOIRE D'ETAULIERS

 

La guerre de 1939-1945

 

 Guerre 1939-1940 . - 3 septembre 1939. La guerre ! Le 24 septembre et jours suivants arrive un contingent de 16 évacués de la Moselle et de Meurthe-et-Moselle, qui sont logés dans des locaux libres.

L'offensive allemande du 10 mai 1940 provoque l'exode des habitants du Nord vers notre Sud-Ouest. Dès le 26 mai, nous enregistrons les premières arrivées de Français fuyant l'envahisseur et qui seront bientôt au nombre de 59.Le 30 mai, nous recevons 224 évacués belges, pour la plupart pilotes de l'Etat belge, avec leurs familles, venus surtout d'Ostende par Saint-Malo, auxquels s'ajoutent 15 autres les jours suivants, soit au total 239 personnes.

Notre commune n'avait vu les premiers uniformes étrangers que le 23 mars, où deux camions d'Anglais s'arrêtèrent au restaurant M. Suire, au nord de la place, pour prendre leur petit déjeuner; ils venaient de La Rochelle et se rendaient en mission à Bordeaux nous dirent-ils.

Ecouter l'appel à la resistance du 22 juin 1940   

Ecouter l'appel à la resistance du 22 juin 1940, suite...

   L'occupation allemande.- 22 juin 1940! Date tristement mémorable : l'Armistice signé à Rethondes à 18 h.36. Le 26,les premiers détachements de l'armée d'occupation, en camions, suivis de canons tractés et de tanks (chars d'assaut) traversent notre localité sans s'y arrêter, se dirigeant vers Blaye. Le jeudi 27, Les Allemands occupent Etauliers et répartissent leurs véhicules motorisés sous les ombrages publics et privés, ainsi que les halles.

La kommandantur locale s'installe à la maison Baffort, inhabitée. L'hôtel des Voyageurs, propriétaire M. Dupuch, est réquisitionné. Les officiers, des sous-officiers et quelques soldats sont logés chez l'habitant; d'autres soldats, dans la mairie, les maisons libres, les halles. Peu ou pas d'allemands hors de l'agglomération. L'infirmerie est établie au chalet suisse, vacant.

Deux lignes téléphoniques indépendantes sont installées pour relier la kommandantur aux localités voisines, et des motocyclistes se déplacent fréquemment. Les horloges indiquent l'heure de l'Europe centrale, dite allemande.

Le ravitaillement des troupes est assuré par un camion de Bordeaux.

L'occlusion des lumières est obligatoire et les cafés ferment à 21 h. Toute circulation nocturne des piétons et véhicules est interdite entre 22 h. et 6 h. Gendarmes locaux ou allemands, soldats de l'occupation, veillent à l'application de ces mesures. Toute la nuit, un soldat avec casque et fusil (ensuite deux, puis trois) fait la patouille à pas lents, martelant le sol de ses bottes ferrées, l'arme au bras, entre le carrefour de la route de Marcillac et le boulevard, en contournant la place des halles. Le couvre-feu est annoncé au sifflet puis à la trompette, ainsi que le réveil de la troupe.

Les armes de toutes sortes et leurs munitions sont déposées, par ordre, à la mairie, et, le 23 septembre 1940, 331 fusils et carabines, 34 revolvers et pistolets, 26 sabres, épées et baïonnettes, seront transportées par camions à la citadelle de Blaye, d'où ils ne reviendront jamais...

Ecouter les messages codés de la B.B.C   

Les greniers doivent être débarrassés de toute matière inflammable.

Le drapeau à croix gammée flotte au sommet du mât dressé en face de la kommandantur, où le rassemblement des hommes s'effectue tous les matins.

Toute la journée, des uniformes vert réséda sillonnent les voies de l'agglomération.

A aucun moment, la discipline ne se relâcha. Les hommes étaient constamment tenus en haleine, hors des exercices et manœuvres quotidiens, par le nettoyage des armes, des camions, ou encore par les soins corporels et le pansage des chevaux.

Le dimanche, repos, parfois cinéma à Etauliers (salle Rivière) ou à Blaye (Monteil).

La durée moyenne du séjour de chaque détachement-150 hommes environ _ était de trois semaines, avec intervalles variant de huit jours à trois semaines, ou même davantage.

Dans l'ensemble, Etauliers fut occupé trois ans deux mois en quatre ans un mois.

Ecouter l'annonce du debarquement en Normandie du 06 juin 1944

Le lundi 31 juillet, le dernier surveillant des travaux, dernier soldat de l'occupation locale, qui se trouvait seul depuis huit jours à Etauliers, est relevé et n'est pas remplacé.

A partir de cette dernière date, les Allemands du Sud-Ouest hâtent leur départ vers le Nord, et, de jour ou de nuit, quittent notre région dans leurs camions lourdement chargés de munitions, vivres, butin, etc. C'est qu'ils redoutent l'avance rapide des Anglo-Américains en Normandie et constatent qu'ils sont pourchassés de tous côtés par les Forces Françaises de l'Intérieur ( F. F. I. ), de plus en plus nombreuses et bien organisées, qui coupent leurs voies de retraite.

Ecouter la libération de Paris le 25 aout 1944      

    La libération.- Le 30 août 1944, les maisons sont pavoisées pour la première fois depuis cinq ans pour fêter la libération d'une grande partie du territoire girondin, celle de Paris et l'avènement de la IVéme République. Un groupe de volontaires comble la tranchée du Monument aux morts, hisse le drapeau tricolore au sommet du mât où flottait naguère le drapeau hitlérien, et la population s'incline, hommage patriotique, devant le monument, qu'elle a fleuri.

Le 1 septembre, pour remercier dignement le détachement des F.F.I. de Reignac, un rassemblement de la population a lieu devant la mairie, avec discours, exécution de chants patriotiques par les enfants des écoles et un pick-up installé au premier étage. Une couronne est déposée au Mémorial des morts.

Le 14 décembre, enthousiasme général et pavoisement des habitations. Une compagnie des F.F.Libres,91-3, vient des environs de Belfort pour se reposer à Etauliers. On fait fête dans les plus humbles foyers à nos braves soldats, dont quelques-uns avaient déjà combattu en Afrique du Nord, notamment à Bir-Hakeim.

Ecouter l'annonce de la guerre est gagnée du 08 mai 1945

La capitulation allemande.- Vaincue sur tous les fronts par les forces alliées et unies : américaines, britanniques, russes, française, yougoslaves, polonaises, tchèques, grecques, etc... l'Allemagne signe sa capitulation inconditionnelle le lundi 7 mai 1945, à 2 h 41 du matin, dans une petite école de Reims, quartier général du commandant en chef des forces alliées, le général D.D.Eisenhower.

Cette nouvelle, à laquelle le monde entier s'attendait depuis plusieurs jours, lancée par la radio l'après-midi à 15 h, provoque l'allégresse générale. Aussitôt, les maisons sont pavoisées aux couleurs des nations unies, les cloches des églises sonnent à toute volée et longuement, les explosions des bombes déchirent l'air, annonçant aux échos d'alentour la fin de l'horrible tragédie qui, depuis cinq ans huit mois, ensanglantait l'Europe.

Le même soir, à Etauliers, un cortège se forme, drapeau, tambours et clairons en tête, défilant dans l'artère principale aux accents de la Marseillaise et du Chant du départ, ponctués par les cris :"Vive De Gaulle! Vive la République! Vive la France!" Un bal clôture cette inoubliable journée.

18 juin 1945:5ème anniversaire de la Résistance décidée en 1940 à Bordeaux, Rue Vital-Carles, par le général Ch. de Gaulle, aujourd'hui chef du gouvernement provisoire de la République française: "La France a perdu une bataille, mais elle n'a pas perdu la guerre! Paroles prophétiques.- Les enfants des écoles, drapeau et clairons en tête, défilent en bon ordre dans les diverses voies du bourg en chantant l'hymne national.

Une matinée et une soirée dansantes organisées par les Prisonniers et Déportés du travail rapatriés, le 8 juillet, sous les halles spécialement aménagées par eux, ont obtenues un plein succès.

Ecouter la Marseillaise